
Il n’y a plus de soldats français de l’opération Barkhane sur le sol malien. Ils sont désormais au Niger, a annoncé l’armée française. Les rapports avec la junte au pouvoir à Bamako s’étaient brutalement dégradés ces derniers mois. Néanmoins Paris « poursuit son combat contre le terrorisme au Sahel».
Ce lundi à 13 heures, après neuf ans de présence, « les derniers militaires français de l’opération Barkhane encore sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées maliennes (FAMa) », a annoncé l’état major de l’armée française sur Twitter.
Le retrait français était prévu. Le 17 février dernier, constatant que « les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagée au Mali », la France avait décidé de réorganiser le dispositif de l’opération Barkhane « en dehors du territoire malien », a rappelé l’Elysée. Mais il a été hâté.
Des dissensions avec la junte de Bamako
Plusieurs dizaines de personnes avaient manifesté dimanche à Gao, une ville du nord du Mali, pour accélérer le départ de la force militaire française Barkhane, prévu depuis février. Un ultimatum avait été lancé : « Nous donnons à compter de ce jour dimanche 14 août 2022 un ultimatum de 72 heures pour le départ définitif de Barkhane », ont déclaré des manifestants se présentant comme « les forces vives » de Gao. Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, s’étaient brutalement dégradés ces derniers mois.
Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont transféré ces six derniers mois toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao (Nord), lundi. Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
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